Les arbres et le changement climatique.

le sujet est à la mode, on me sollicite de plus en plus  pour parler et écrire la dessus, d'où ce petit texte, point d'étape plutôt état de mes réflexions que vérité d'évangile ou scientifique. 
 
Les arbres et le changement climatique.
Le changement climatique, une nouveauté dérangeante
Depuis la fin de la dernière glaciation, il y a 4 à 5000 ans, le climat de la France peut être
qualifié de stable, sa température moyenne ne variant que de 1 à 2 degrés.

Durant ce temps, les espèces forestières se sont naturellement adaptées et ajustées à leur
environnement, chacune selon ses propres exigences climatiques. C’est ainsi que l’on trouve
aujourd’hui du sapin et de l’épicéa dans les zones humides et fraîches des montagnes, du hêtre
dans les régions humides de basse montagne et de plaine, du chêne vert dans les régions
chaudes et sèches du sud et du chêne sessile en plaine en dehors de la zone méditerranéenne.
Les changements climatiques vont jouer sur la température et la pluviométrie, des éléments
auxquels les arbres sont très sensibles. Se pose alors la question de savoir s'ils continueront à
rencontrer des conditions leur permettant de grandir et de se reproduire.
Les sécheresses et canicules des dernières décennies nous ont montré que les arbres de  certaines espèces
se trouvent en situation de stress, conduisant à leur dépérissement et pouvant aller jusqu'à la
mort.
Face à ces modifications, les espèces vegétales forestières peuvent réagir de différentes façons :
  • -  Les nouvelles conditions restent acceptables, auquel cas l’espèce se maintient.
  • - Les nouvelles conditions sont inacceptables, mais les espèces peuvent s’y adapter (ressources génétiques).
  • - Les nouvelles conditions sont inacceptables, mais les espèces peuvent migrer lors dechangements assez lents. De l'ordre de quelques centaines de mètres par an, cedéplacement est possible grâce au vent et aux animaux qui transportent les semences dans des zones plus favorables.
  • - Les nouvelles conditions sont inacceptables sans solution pour l'espèce et elle  est condamnée à dépérir localement. Si ces conditions climatiques se généralisent à l'ensemble du territoire de l'espèce, celle-ci régresse et peut même être menacée de disparition.
Pour les forestiers gestionnaires d'espaces boisés, la situation se complique. D'une part, ils
doivent intégrer une nouvelle donnée économique, qui est de savoir si avec ces changements
climatiques, il sera toujours possible de produire un bois de qualité à des coûts acceptables.
D'autre part, se pose aujourd'hui la question du choix des essences, quant au devenir de la
forêt dans la seconde moitié de ce siècle.
Face à ces défis, l’ensemble de la communauté forestière se mobilise. L’une des principales
interrogations concerne la possibilité de pouvoir continuer ou non à cultiver les essences
forestières actuellement présentes en forêts. Faute d’informations scientifiques précises, faire
ce choix constitue aujourd’hui une sorte de pari sur l’avenir. Remplacer les essences actuelles
présente une incertitude sur leur comportement et nécessite la mise en oeuvre de moyens
techniques et financiers considérables. Si l'on choisit de faire confiance aux espèces présentes
aujourd'hui, cela ne doit pas empêcher d'essayer d'anticiper les changements et de chercher les
moyens de s'y adapter.

Connaître et Comprendre
Les premiers stades de développement de l'arbre sont critiques pour son adaptation, c'est
pourquoi plusieurs dispositifs scientifiques ont été mis en place à travers l'Europe. Le principe
de ces expérimentations est de semer et de planter différentes espèces provenant de zones
climatiques variées et d'observer leur comportement sous un climat donné. Le CNBF
accueille plusieurs de ces dispositifs.

Conserver
Si l'on veut conserver nos forêts, il sera peut-être nécessaire de planter des arbres originaires
d'autres régions. Cela ne pourra se faire qu'à condition d'avoir des semences et des boutures
en quantité suffisantes. Le changement climatique étant général, il est à craindre que les forêts
qui peuvent s'adapter, soient déjà affectées par ces modifications et que de ce fait, elles ne
puissent plus fournir les semences désirées.
Les politiques de conservation des ressources génétiques prennent donc une grande
importance.

Anticiper et s'adapter
Sans parler de remplacer massivement les espèces qui constituent actuellement les forêts, il
est possible de préparer l'avenir en installant, en petite quantité et en variant les essences et les
provenances, des arbres appartenant à des espèces à priori mieux adaptées aux futurs
changements climatiques.
Il convient néanmoins d'être prudent lorsque l'on met en place de telles pratiques :
- le climat futur reste en grande partie indéterminé, dépendant, entre autres, des activités
humaines (gaz à effet de serre). De plus, les modèles de calcul donnent des résultats
variables sur le climat futur.
- Les changements et leurs conséquences sur les arbres seront différents d’une région de
France à l'autre. Il est donc aujourd’hui très difficile de fournir des préconisations générales sur
les choix des espèces à planter.
- Introduire de nouvelles espèces présente des risques. L'introduction peut ne pas réussir
en raison de facteurs trop défavorables, comme un parasite local. A l'inverse, on prend
également le risque de voir l'espèce devenir envahissante.
Autre problème pouvant exister, l'apparition de nouveaux parasites.
 
Résumé
Les changements climatiques jouent sur la température et la pluviométrie, des éléments
auxquels les arbres sont très sensibles. Se pose alors la question de savoir s'ils pourront
s'adapter à ces nouvelles conditions et faut-il et comment continuer à cultiver les essences forestières
actuellement présentes en forêt?
 

1 commentaire:

Sotré a dit…

Depuis la fin de la dernière glaciation, il y a 4 à 5000 ans, le climat de la France peut être
qualifié de stable, sa température moyenne ne variant que de 1 à 2 degrés.


Faudrait aller le dire au GIEC qui ous annonce que 2 ° en plus sont dramatiques ! :D