Il faut éliminer les plantes envahissantes clandestines etrangères

Ce week-end dans le supplément le Monde magazine, ( eh oui il faudra s'y faire, je suis un intello, bouseux rural certes, mais intello quand même et même abonné au nouvel obs aussi en dépit de leurs pages bling bling et de leur orientation neoliberaledegochestrauskanienne marquée, mais là c'est parce que je ne sais comment faire pour me désabonner)
Donc dans le monde magazine, un excellent article sur les espèces dites invasives sous le titre "espèces vos papiers" écho sans doute au célèbre "poètes vos papiers" du vieux Ferré.
On pourrait disserter des heures sur cet article, tant il est riche d'analyses et de perspectives.
En ces temps de triste débat sur l'identité nationale, il évoque l'aversion croissante d'une partie de nos congénères pour les espèces dites envahissantes.

Je constate aussi avec un certain effroi, et j'en fais les frais souvent en tant que forestier reboiseur, comment dans les milieux dit écolos ( j'en suis n'en doutez pas) on regarde avec méfiance et parfois avec rejet violent tout ce qui n'est pas d'ici, les ragondins, la jussie , l'ibis sacré, le robinier, le chêne rouge, le douglas, le pin maritime (les résineux en général), les peupliers, les eucalyptus etc.
Quand on gratte un peu on s'aperçoit qu'en fait toutes les espèces étrangères au pays sont dites envahisseurs et qu'aucune n'est acceptable, sauf celles qui sont là depuis si longtemps comme les patates, le noyer, le blé ou les châtaignes qu'on a oublié d'où elles viennent.

Quand on veut voir avec un œil neutre ce que l'on reproche aux espèces à priori invasives on tombe très vite sur des discours cataclysmiques et catastrophiques. Ces espèces vont tout envahir et détruire tout ce qui existait avant leur arrivée , là où elles s'installent elles détruisent tout. Et si objectivement ce n'est pas le cas, elles sont qualifiées d'invasives potentielles.

Bon arrêtons de tourner autour du pot,au delà des vrais pb écologiques que bien peu abordent de façon scientifique n'y aurait t'il pas derrière tout bonnement la peur et le refus de tout ce qui nous est étranger.
Et encore plus clairement n'y aurait pas à l'œuvre une sorte de lepenisme honteux conduisant à fantasmer et se lâcher contre les espèces envahissantes qu'il faut à tout prix éradiquer. Une façon très bonne conscience progressiste d'être finalement xenophobe à propos des plantes et des arbres parce qu'il est politiquement incorrect quand on est bien élevé de dire qu'on a peur des blacks des juifs et des arabes.

Marcel Gauchet http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Gauchet , fit scandale en déclarant que pour certains "l'amour affiché et exacerbé de la nature dissimule mal leur haine profonde de l'homme"

Dans larticle de wikipedia consacré aux espèces invasives
http://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce_invasive
on trouve ceci
"Homo sapiens peut être considéré comme une espèce invasive du fait d'une démographie incontrôlée, d'impacts significatifs et néfastes sur l'environnement global (flore, faune, climats…), "

Etonnant non ?

1 commentaire:

Jean Pierre J. a dit…

Bonjour,

Je retrouve là les attitudes contradictoires que je me sens obligé parfois d'adopter. En tant que botaniste amateur, je suis à la dois content d'observer des plantes étrangères nouvelles, et en même temps je m'aperçois que leur plasticité les fait coloniser de façon impériale certains milieux intéressants (les bords de rivière, de fleuve par exemple). Représentant de mon association de protection de la nature chez les chasseurs, j'aime observer les chevreuils, mais je dois reconnaitre qu'il est nécessaire de les éliminer. On pourrait développer sans limites: nous serons peut être confrontés aux Visons d'Amérique récemment relachés en Dordogne à moins de 50kms de chez nous.
J'ai lu sur des listes de discussion des propos violemment démesurés vis à vis de plantes comme la Renouée du japon et j'arrive à les comparer à ceux que je peux entendre parfois sur des êtres humains.